Thèmes : Droit fiscal, carrière juridique, enseignement, technologie et droit, conseils aux étudiants, stratégie fiscale, Université de Neuchâtel.
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Temps de lecture : 7 minutes.

Bonjour Me Obrist, nous sommes ravis que vous ayez accepté de partager votre parcours dans le cadre de notre série "Lawjobs en interview". Vous êtes non seulement avocat fiscaliste, mais aussi professeur de droit fiscal à l'Université de Neuchâtel. Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a motivé à vous spécialiser en droit fiscal et comment cela a-t-il influencé votre carrière ?

Depuis toujours, je savais que je voulais travailler dans le domaine du droit des affaires. C'est une spécialisation recherchée qui permet d'aborder des aspects techniques et d'interagir avec le monde de la finance, tout en restant proche du terrain, notamment par le biais du droit des sociétés mais aussi le droit des successions, le droit réel, la comptabilité, etc.

Le droit fiscal présente une particularité intéressante : les avocats y sont souvent moins confrontés à des relations conflictuelles que dans d'autres domaines, ce qui représente pour moi un avantage. Les dossiers étant moins émotionnels, on fait vraiment du droit et moins de psychologie que dans d’autres domaines.

De plus, ce domaine m'a permis de prendre rapidement des responsabilités, ce qui a grandement influencé ma carrière.

Pouvez-vous décrire votre parcours pour devenir professeur à la Faculté de droit de l'Université de Neuchâtel ?

Mon doctorat a joué un rôle crucial dans mon parcours. J'ai toujours été passionné par les réflexions sur le droit, et cette expérience m'a permis d'approfondir ma compréhension de sujets politiques, de droits fondamentaux et du fonctionnement de l'État, en particulier les finances publiques.

Pendant mes études doctorales, j'ai travaillé comme assistant d'enseignement et de recherche, ce qui a été un tremplin pour mon rôle de professeur.

Aujourd'hui, je peux lier théorie et pratique, notamment en restant actif sur le terrain. À l'Université de Neuchâtel, tous les professeurs ont une expérience pratique, ce qui est une force car cela permet de conserver un lien étroit avec la réalité du terrain et d'adopter une approche très pratique du droit.

Vous faites partie de plusieurs conseils d'administration. Quelles expériences de votre carrière vous ont permis d'accéder à ces postes ?

En tant qu'avocat fiscaliste, je suis naturellement très proche des défis auxquels sont confrontés les conseils d'administration. Ce rôle m'amène d'ailleurs à interagir régulièrement avec les membres de ces conseils.

Ma compréhension approfondie des questions de gestion d'entreprise m'a permis de prendre ces responsabilités plus aisément, en aidant les entreprises à un niveau stratégique. J'ai commencé en tant que conseiller externe sur des questions fiscales, puis j'ai évolué pour devenir membre de plusieurs conseils d'administration, comme Microcity SA, la plateforme de promotion technologique du canton de Neuchâtel, que je préside depuis quelques années.

Un conseil d'administration efficace doit rassembler des profils variés, allant de personnes créatives à des esprits plus analytiques. C'est cette diversité de compétences qui garantit la pérennité d'une entreprise.

LEAX Avocats a été reconnu parmi les meilleures études d'avocats en crypto. Comment avez-vous développé une expertise dans un domaine aussi nouveau ?

Chaque nouvelle technologie offre des opportunités, et si l'on a le temps et l'envie de s'y consacrer, il faut absolument les saisir, car elles ouvrent des portes.

C'est ce que nous avons fait chez LEAX avec la blockchain. Nous avons commencé avec quelques clients du secteur alors que l'étude en était encore à ses débuts. Aujourd'hui, certains de ces premiers clients sont devenus des acteurs majeurs dans ce domaine. Nous avons grandi ensemble, accumulant de l'expérience que nous avons ensuite partagée avec d'autres clients.

On observe aujourd'hui un phénomène similaire avec les technologies de machine learning et de deep learning, regroupées sous le terme d'intelligence artificielle. Bien que l'attention soit actuellement centrée sur l'IA, le secteur de la blockchain continue de générer une forte demande.

Quels avantages votre rôle de professeur à la Faculté de droit de l'Université de Neuchâtel offre-t-il à votre carrière ?

Selon moi, il y a au moins trois avantages principaux :

• Rester à la pointe de l'information : Dans un domaine comme le droit fiscal qui évolue très rapidement, il est crucial de se tenir informé des évolutions, et l'université permet de le faire à travers des recherches et des colloques.
• Le contact direct avec les étudiants : Cela permet de repérer les futurs meilleurs avocats, ce qui est précieux d'un point de vue du recrutement.
• La visibilité : Publier des articles dans des revues universitaires renforce la reconnaissance en tant que spécialiste, ce qui est très positif pour le marketing personnel.

Comment voyez-vous l'évolution du rôle de la technologie dans le domaine du droit fiscal ?

Le domaine du droit fiscal évolue constamment, et rapidement. Sa nature, qui repose beaucoup sur les chiffres, se prête bien à l'intégration des technologies numériques. On voit déjà certaines obligations fiscales automatisées grâce à l'intelligence artificielle, et d'autres suivront. D'ici quelques années, de nombreuses tâches seront également automatisées, tout comme pour d'autres secteurs du droit.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants en droit intéressés par une carrière en droit fiscal ?

Je leur dis toujours : foncez ! Se spécialiser en droit fiscal est extrêmement intéressant et offre de nombreuses opportunités. Il suffit de jeter un coup d'œil aux offres d'emploi sur des plateformes comme Lawjobs : une grande partie concerne le droit fiscal.

Merci beaucoup, Me Thierry Obrist, pour le temps que vous nous avez consacré et pour vos précieux conseils. Votre parcours et vos réflexions seront une source d'inspiration pour de nombreux avocats en devenir et professionnels du droit fiscal.

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